Cour d'Assises des Ardennes : Les avocats ont plaidé, les dés sont jetés

En ce cinquième jour d'audience, le président de la Cour d'Assises a appelé Juanito Rondeau pour qu'il décrive son grand frère Jaouel. « Mon frère était un vrai déconneur, il aimait rire, faire des blagues, on pourrait le décrire comme quelqu'un de jovial. Il était aussi très famille et était très proche de ses enfants ». Lorsque le Procureur a évoqué le casier judiciaire de Jaouel, le jeune homme a répondu : « Je suis fonctionnaire hospitalier à la Maison de l'Enfance et de la Famille, gérée par le Conseil Départemental, mon casier judiciaire est vierge. Comme quoi on peut être un Rondeau et avoir un casier vierge, mais, si vous le permettez, j'aimerais ajouter qu'il n'est écrit nulle part dans le code pénal qu'on a le droit de tuer un homme ayant un casier judiciaire. »

Après son témoignage poignant, les plaidoiries ont commencé avec les avocats des parties civiles, Maître Blocquaux pour la famille de Jaouel Rondeau, et Me Harir pour Walid Moussaoui, la seconde victime. Puis, c'est l'avocat général, Laurent de Caigny, Procureur de la République, qui a pris la parole pour ses réquisitions. Il a requis à l'encontre des frères Abbad 15 (pour Abdelaziz) et 18 ans (pour Majid) de réclusion criminelle pour complicité d'assassinat et complicité de tentative d'assassinat, avec l'interdiction de séjourner, une fois leur peine purgée, dans les Ardennes pendant 10 ans. Il a requis 27 ans d'emprisonnement avec une peine de sûreté des deux tiers (18 ans) contre Aurélien Noizet, ainsi que la même interdiction de séjour.

Enfin ce fût au tour des avocats de la défense. Maître Delgenès, avocat de Ludovic Rochette, a plaidé l'acquittement, ce à quoi ne s'est pas opposé l'avocat général. Maître Vallet et Maître Phour, avocats des frères Abbad, ont insisté sur le doute nécessaire auprès des jurés, estimant que beaucoup d'incohérences parsemaient ce dossier. Enfin, Maître Manil, défenseur de Noizet, a plaidé... l'acquittement. Demain, vendredi, le dernier jour du procès, sera consacré au délibéré, après avoir donné la parole aux accusés pour leurs derniers mots, comme l'exige la loi.

Maître Phour, avocat de Majid, et Maître Vallet, avocat d'Abdelaziz Abbad, reviennent sur leur défense et leurs convictions dans cette affaire, concernant leurs clients